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    jeudi 17 septembre 2009

    Le Partage de Midi

    Mauvais départ

    On oublie vite que l'on n'aime pas quelque chose. Le Partage de Midi a fonctionné sur nous comme une véritable piqûre de rappel du peu d'intérêt qu'on porte à Paul Claudel ; deux heures vingt de nausée et puis on ressort vacciné pour plusieurs années. Pourtant, le spectacle, d'abord monté à la Comédie-Française et repris en franchise par le Théâtre Marigny, est idéal comme un petit pain calibré prêt à consommer. La mise en scène d'Yves Beaunesne démontre un goût parfait ; une scénographie épurée, "classieuse" même, et un quatuor de comédiens très très accordé : Marina Hands, crédible en "femme fatale d'à côté" et beaucoup de métier chez les garçons (surtout Hervé Pierre). Encore faut-il aimer la diction un peu précieuse d'Eric Ruf et pardonner aux comédiens de venir réclamer des applaudissements pour la quatrième fois alors que ceux-là étaient presque complètement éteints.



    Reste le texte ; est-ce parce que l'influence de Claudel n'est pas négligeable que ses mots sur l'amour sonnent aujourd'hui comme des clichés? Qu'il semble qu'on met dans la bouche d'adultes très mûrs des élans maladroits d'adolescents exaltés? Qu'il est bien niais (et d'ailleurs vierge) ce Mesa, cet alter ego de Claudel, qui à défaut d'être moine, ne peut voir rien d'autre en la femme qu'une tentatrice dangereuse jusqu'à la transfiguration pathétique de la traîtresse en ange de miséricorde qui lui promet la communion éternelle au sein de Dieu? Voilà le fantasme enfantin qui conclut la pièce, la fusion maternelle sous l'oeil bienveillant du père, l'Oedipe réconcilié, après deux heures de tirades toutes poisseuses de sentimentalité.


    Le Partage de Midi, de Paul Claudel - Théâtre Marigny, jusqu'au 3 octobre - de 25 à 45 euros - 2h20 env.


    Toussométrie : Faible (1/5) - Salle manifestement captivée.

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